L'impact du COVID-19 sur l'industrie textile
Depuis la fin du mois de février, la France se retrouve en première ligne de la propagation de l’épidémie de COVID-19. Afin d’endiguer cette pandémie, le gouvernement français a ordonné la fermeture, à partir du 15 mars 2020 et pour une durée indéterminée, de tous les commerces non-essentiels, tels que les bars, restaurants et les magasins d’habillement.
Si cette nouvelle mesure affecte directement l’activité de l’industrie textile, cette dernière est en réalité impactée par l’épidémie de COVID-19 depuis décembre 2019. Il faudra probablement attendre plusieurs mois pour disposer d’un bilan chiffré de l’impact de la crise sanitaire du COVID-19 sur l’industrie textile, il est cependant déjà certain que le secteur est durement touché par les répercussions de l’épidémie.
Première répercussion : les difficultés d’approvisionnement
Tout commence en Chine, en décembre 2019, alors que l’épidémie se propage à partir de la ville de Wuhan. Progressivement, les autorité chinoises prenant la mesure de la crise sanitaire à laquelle ils font face, elles imposent des mesures de confinement drastiques. Dès lors, de nombreuses usines ferment à travers le pays, alors que la Chine représente 30% de la production industrielle mondiale.
La fermeture des usines chinoises a eu un impact différencié sur les secteurs de l’industrie textile. En effet, alors que l’industrie du luxe et les marques premium ont été moins exposées (notamment parce qu’une partie de leur production est réalisée en Europe), le secteur du « fast-fashion » (les grandes marques à renouvellements ultra-rapide de leurs collections) a été le plus touché. Les marques entrée et moyen-de-gamme ont souffert particulièrement, le modèle économique de ces dernières exigeant des productions en flux tendu. En termes fonctionnels dans la mode, c’est ce que l’on appelle l'impact sourcing : plus les entreprises dépendaient des usines chinoises pour alimenter leurs stocks, plus leur fermeture s'est fait ressentir douloureusement.
Cette crise de l’approvisionnement de l’industrie textile a donc soulevé pour de nombreuses entreprises la question de modifier leur sourcing. C’est-à-dire relocaliser tout ou partie de leur production vers d’autres pays ou régions, notamment l’Europe de l’Est ou le Maghreb. Un déplacement, même partiel, de la production comporte cependant de nombreux défis juridiques, financiers et logistiques.
Si le secteur du luxe avait été relativement épargné par ces problèmes d’approvisionnements, cela n’est plus le cas depuis que le Nord de l’Italie, notamment la Lombardie (dont le chef-lieu, Milan, est un haut-lieu de l’industrie de la mode), est touché par l’épidémie de COVID-19. En effet, de nombreuses industries textiles approvisionnant les marques de luxe sont situées dans cette région mise en confinement depuis le 8 mars 2020.
Les difficultés d’approvisionnement liées au confinement de plusieurs régions de la Chine, et plus récemment d’Europe, ne sont pas propres à l’industrie du textile, de nombreuses autres industries étant dépendantes d’usines situées dans des régions touchées par l’épidémie. Le secteur du vêtement revêt cependant une particularité : l’industrie fonctionnant en « collections » (au moins deux par an, souvent plus), le vêtement ou l’accessoire devient rapidement obsolète. Dès lors, un retard ou un arrêt de production partiel ou total est difficilement rattrapable. Plus encore, l'impact devrait se faire sentir pendant plusieurs mois après la fin du confinement dans la mesure où la majorité des grandes marques prévoient et produisent leurs collections de 8 à 12 mois à l'avance. Les collections de la saison automne-hiver 2020 sont donc amenées à être notablement perturbées.
Deuxième répercussion : une chute de la consommation
À l’autre bout de la chaîne de l’industrie textile : le consommateur. Dans ce domaine-là aussi, les mesures prises pour contrer la crise sanitaire en Chine ont été les premières à avoir un impact sur les ventes mondiales de l’industrie textile. L’équation est relativement simple : si les particuliers sont incités à rester confinés chez eux et que les commerces de vêtements et accessoires ferment, automatiquement, l'activité est mise à l’arrêt et donc le chiffre d’affaires aussi.
Avec une population d’environ 1,4 milliards d’habitants, la Chine est naturellement l’un des marchés majeurs de l’industrie textile, notamment dans le secteur du luxe (environ un tiers des ventes mondiales).
Alors que ces mesures commencent à être levées partiellement dans plusieurs pays d’Asie, dont la Chine, c’est maintenant au tour de l’Europe de fermer les commerces non-essentiels pour une durée indéterminée. Dès lors, qu’il s’agisse de petites entreprises ou de chaînes mondiales, toutes les marques de l’industrie du textile vont voir leur chiffre d’affaire fortement impacté par cette crise sanitaire.
Si les problèmes d’approvisionnement et la chute de la consommation sont les deux principales répercussions de l’épidémie de COVID-19 sur l’industrie textile, il en existe en réalité de nombreuses autres. À titre d’exemple, le ralentissement de l’activité industrielle textile en Chine aux mois de janvier et février a eu un impact direct sur les producteurs de coton en Inde (le pays exporte vers la Chine entre 20 et 25 millions de kilos de fils de coton par mois), la baisse de la demande de coton ayant entraîné une baisse du prix de ce dernier.
La consommation en prêt-à-porter s'est donc récemment reportée sur les canaux e-commerce. Une aubaine pour les pures players donc ? Pas vraiment, les vêtements n'étant pas considérés comme biens essentiels, la livraison à domicile de ces produits n'est naturellement pas priorisée. Amazon et d'autres géants de la distribution en ligne ont déjà reçu des consignes restrictives en ce sens.
Quel rôle pour l’industrie textile dans la gestion de la crise sanitaire ?
Afin de contribuer à la lutte collective contre la propagation du COVID-19, certaines entreprises proposent de mettre à disposition leur savoir-faire et leurs chaînes de production. Alors qu’un grand groupe français a déjà annoncé réaffecter ses usines de parfum à la création de gel hydroalcoolique destiné aux hôpitaux, l’industrie textile devient aussi force de proposition.
En Italie, le groupe de textile Miroglio a réorganisé une partie de ses usines depuis le 12 mars afin de confectionner des masques chirurgicaux. Deux jours plus tard, déjà 10 000 masques avaient été livrés dans la région du Piémont et l’entreprise compte en produire 600 000 dans les deux semaines à venir.
De l’autre côté des Alpes, en France, des initiatives similaires voient le jour. Le 13 mars, la PME Les Tissages de Charlieu (spécialisée dans le jacquard la confection de sacs) a mis au point un prototype de masque chirurgical, en attente de validation des autorités sanitaires françaises, qui serait destiné aux personnels soignants n’entrant pas en contact avec des personnes affectées par le COVID-19.
Qu’en est-il pour Label Chaussette ?
Chez Label Chaussette, nous prenons très au sérieux la menace que représente le COVID-19. Tous les membres de l’équipe sont confinés chez eux pour pouvoir continuer à travailler et maintenir notre service client. Le production chez notre fabricant est à l'arrêt mais notre stock de chaussettes est encore élevé et notre logistique demeure opérationnelle. Nous assurons donc toujours la livraison de nos chaussettes, même si des retards et des perturbations sont possibles compte tenu de la situation.
Nous restons également très productifs sur les réseaux et souhaitons continuer à échanger avec notre communauté. En ce sens, nous préparons plusieurs publications spéciales pour vous divertir en ligne. Stay tuned.
Toute l'équipe Label Chaussette vous souhaite à toutes et tous bon courage pour cette période difficile ! Prenez soin de vous, bien au chaud, à la maison, dans vos plus belles chaussettes.
Quelques sources et liens pour en savoir plus
https://time.com/5794928/coronavirus-fashion-economy/
https://unctad.org/en/PublicationsLibrary/ditcinf2020d1.pdf